Philosopher, c’est apprendre à mourir (Montaigne)

socrate philosophie

Montaigne, la philosophie et la mort :

Les Essais de Montaigne sont aujourd’hui très peu lus et étudiés. A tort, car il s’agit d’une des oeuvres les plus profondes de la philosophie occidentale.

Cette phrase sur la mort est vue comme un résumé de sa philosophie, perçue comme pessimiste, comme négative, comme le reflet d’une philosophie macabre. En réalité, Montaigne est le philosophe de la joie de vivre, celui qui porte l’amour de la vie et de la jouissance à son paroxysme.

Que signifie alors cette assertion : “Philosopher, c’est apprendre à mourir” ?

Montaigne nous enseigne que la finitude est une composante irréductible de la vie : chacun de nous est mortel. Mais cette expérience de l’inéluctabilité de la mort ne doit pas désespérer l’homme. La pensée de la mort doit, au contraire, disparaître du paysage de la conscience. Ne pas penser à la mort, autrement dit, parce qu’elle arrivera de toute façon.

Apprendre à mourir est la première étape. Une fois intégrée cette vérité, l’homme peut redevenir joyeux et libre.

Ainsi, philosopher revient à comprendre cette leçon : philosopher, c’est comprendre et accepter la mort et ne plus y penser. Le philosophe est celui qui convertit son regard sur la mort en la considérant comme un impensé. La pensée de la mort ne viendra qu’au moment fatal :

Nous troublons la vie par le souci de la mort. Je ne vis jamais un paysan de mes voisins réfléchir pour savoir dans quelle attitude et avec quelle assurance il passerait cette heure dernière. La Nature lui apprend à ne songer à la mort que lorsqu’il est en train de mourir

Et Montaigne de conclure qu’au fond la sagesse consiste à jouir de soi :

C’est une perfection absolue et pour ainsi dire divine que de savoir jouir de son être” (une des plus importantes citation de philosophie)

Loin d’une philosophie pessimiste, Montaigne défend un épicurisme qui sauve l’homme du désespoir.

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13 Comments

  1. says: Dominique ignace banyingela

    js tres contant d lire cete page js etudiant en philosophie a la faculte saint pierre canisius de kimwenza ,j,ai un grand ouci d,aprofondir ma connaisence sur le phedon de platon et ur montegne en faisant de recherche sur la phrase ,, philosopher c,est apprendre a mourir

  2. says: Damien Mabeliwa

    ” Philosopher c’est apprendre à mourir” sujet très intéressant. Je suis content de lire cette page

  3. says: Alain Valade

    C`est une citation plus intelligente qu`il n`y paraît car elle me fait penser à une autre de lui-même : “ La pensée vit par la question et meurt par la réponse “ . . . ce qui signifie que la recherche inductive supplante par son originalité la trouvaille déductive . Pourquoi ce mot de trouvaille ? Parce que en déduisant on ne fait que se diriger vers un cul-de-sac où il n`y a qu`une seule réponse en principe et si celle-ci échoue alors on est coincé car nul part où diriger nos petites cellules grises tandis qu`avec l`induction on a affaire à un arbre et ses branches qui mènent à plein de point de vue donc le cul-de-sac est repoussé vers des confins ! Cela explique , enfin , que la vraie science est la Recherche tandis que la fausse science est l`application des réponses trouvées par la Recherche ou si vous préférez , ceux qui font de la Recherche sont des scientifiques tandis que ceux qui appliquent leurs réponses sont des savants ( Du mot SAVOIR ) . Donc un savant n`est pas un scientifique bien qu`il se présente comme tel .

  4. says: Alain Valade

    Qu`est-ce que la philosophie pouvons-nous lire plus bas ? Quant à moi je divise la science en deux à savoir la Vive et la Morte . Science Vive = Recherche pouvant exclure des connaissances précises via l`induction donc faisant appel à l`imagination d`où le progrès qui ne peut arriver que par elle . Science Morte = Application avec des connaissances précises et déductions donc ne pouvant travailler qu`avec ce qu`elle connait et qui est issu de la Vive . Donc au total , la Vive travaille avec son ignorance et compense avec son imagination tandis que la Morte ne travaille qu`avec ses connaissances donc ne peut résoudre un problème original . Pourquoi ce petit détour ? Parce que la Philosophie et la science Vive ont en commun l`analyse du flou qu`il faut cerner , baliser et analyser suffisamment correctement pour espérer s`y retrouver dans un système de pensée commode mais pas absolu . Les deux recherchent constamment toutes les directions analytiques possibles pour s`y retrouver et arriver à une vérité en sachant que cette dernière est rarement absolue mais relative . Enfin , la Philosophie se démarque en bout de ligne de la Vive par ceci : Elle est TOTALEMENT inutile car n`arrivant jamais à quelque chose de concret comme la Recherche mais est FONDAMENTALE pour bien développer les esprits harmonieusement , en bref , la Philosophie est à l`esprit ce que la Gymnastique est au corps . Donc la vraie science c`est la Recherche donc l`esprit en mouvement un peu comme les verbes anglais en “ ing“ stipulant que l`action est entrain de se faire car lorsque on a fini par atteindre une réponse alors la pensée meurt avec la réponse puisque cette dernière est figée . Tant qu`on essaie de comprendre ON FAIT de la science et quand finalement on a compris alors la science cesse et on tombe dans la simple connaissance et on devient un verbe en “ ed“ car l`action ( Le mouvement cérébral ) est terminé car du passé .
    Philosophie et science Vive ? Elles sont à la base de tout puisque elles symbolisent le cerveau en action qui s`adapte constamment .

  5. says: Alain Valade

    Je dis ci-haut que les savants ne sont pas des scientifiques bien qu`ils se présentent comme tels . Voici une démonstration : Si vous faites sur Google “ alain valade Dyatlov“ vous aboutirez au site de Blog de Paul Jorion et allez en bas car j`y ai 2 courriels sur ce sujet . Les savants ne travaillent qu`avec leurs connaissances et des faits avérés en essayant de les appliquer à une situation donnée donc si elles ne suffisent pas alors ce sera le tournage en rond assuré . Dyatlov est un faux problème car la réponse est là depuis le début en 1959 mais puisque les savants refusent cette réponse alors on tourne toujours en rond . Un scientifique , lui , travaille avec ses connaissances aussi bien sûr mais il y inclut une donnée fondamentale à savoir ; son ignorance !! Cette dernière sera comblée dans son cerveau par des suppositions en imaginant des choses pour combler ce qu`il ignore et c`est cela en fin de compte qui finit par percer la situation qui semble un cul-de-sac . La Recherche est basée sur cette façon de fonctionner et c`est pour cela que le progrès n`arrive que par elle presque tout le temps . Le savant est donc menotté par ses connaissances tandis que le scientifique est libéré par son ignorance d`où son ouverture d`esprit , ses suppositions , son imagination et ses inductions . Le savant ne fait que déduire d`où sa faiblesse tandis que le scientifique induit et déduit en même temps d`où sa force . Sherlock Holmes aurait dit ( On le lui a fait dire ) dans un film qu`un cerveau bien fait déduit . Et moi je dis qu`un cerveau qui fait les deux est mieux fait et Hercule Poirot fait justement les deux ! Hercule Poirot se promène entre Déduction et Induction comme on est en droit de s`attendre d`un cerveau bien fait qui utilise ses deux hémisphères ( Le Cortex déduit et le Frontal induit ) sinon un des deux manque et c`est le problème qui jaillit soudainement . “ Après coup“ on voit toujours tout avec le Cortex et c`est sa très grande force mais il y a un “ Avant coup“ et il est là le problème . Induire en faisant des histoires comme les enfants le font est la clef de la Recherche et de l`avenir des futures trouvailles ainsi que des anciennes d`ailleurs . Comme le disait Einstein ; L`imagination est ce que nous avons de plus précieux . . . .car c`est l`humain ( Frontal ) qui a fait l`ordinateur ( Cortex ((1)) ) et non l`inverse = CQFD = Ce Qu`il Fallait Démontrer .
    ( 1 ) L`ordinateur jus qu`à récemment fonctionnait comme le Cortex qui ne peut gérer deux choses à la fois d`où le 1 ou le 0 . 1 = On le fait = Ouvert . . . 0= On ne le fait pas = Fermé .

  6. says: JFN

    Mouais je trouve ça dommage de ne pas remonter aux origines platoniciennes de la citation. De même réduire la mort à impensé, à quelque chose qu’il faut assimiler pour l’oublier me semble une interprétation quelque peu simpliste ou alors aurait mérité une réflexion bien plus vaste sur l’oubli qui me semble-t-il n’est pas vraiment très présent chez Montaigne 🙂
    Enfin bref c’est vraiment dommage de sortir cette citation du contexte platonicien surtout…

  7. says: Gervais Bégin

    Bonjours, pour ma part suite aux textes qui nous sont proposés; j’ajoute: toute une vie pour apprendre à mourir ! il faudrait peut être dire ; pour apprivoiser la mort. je suis vraiment d’ accord qu’il faut passer par une réflexion philosophique pour en arriver à une compréhension la plus
    évidente et totale, je pourrais dire : ( intrinsèque )de l’évènement final
    de la vie; il restera tout ce que j’ aurais semé au cours du temps de mon passage sur la terre .

  8. says: joelle

    Philosopher c’est apprendre à mourir est un bon sujet. Merci infiniment pour les explications du sujet. Cela m’a aidé et m’a beaucoup apporté.

  9. says: LE ROUX

    Je crois qu’il y a une mauvaise interprétation du message. Relisez le texte, “pour apprivoiser la mort, faisons le contraire de la commune, attendons la partout et ainsi enlevons lui son premier avantage, la surprise”. Montaigne ne nous invite pas à oublier mais à toujours vivre comme si la mort pouvait arriver à n’importe quel moment. Et c’est cette manière de faire qui libère et rend la vie facile, paradoxalement.

  10. says: LE ROUX

    Pour être plus précis : “Tiens pour ton dernier jour chaque jour qui luit pour toi et tu béniras la faveur de l’heure inespérée. Il est incertain où la mort nous attende, attendons la partout. La préméditation de la mort est préméditation de la liberté. Qui a appris à mourir, il a désappris à être un esclave. ”
    (Montaigne, Essais, Livre I, Chapitre XX)

  11. says: Rejoice

    Vladimir jankelevitch :philosopher revient exactement à ceci :se comporter à l’égard de l’univers comme si rien n’allait de soi .s’il vous plaît aidez moi à faire ce sujet

  12. says: Claude Edouard

    Je suis très vieux et j’écris mes mémoires avant de disparaître. Je relis le chapitre “Que philosopher, c’est apprendre à mourir”. Le vulgaire préfère ne pas penser à la mort, mais je ne comprends pas bien en quoi consiste “philosopher”, c’est juste penser toujours qu’on va mourir? Ou se poser des questions? Qui peut m’aider.

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