Bourdieu et le Capital

Pierre-Bourdieu

Bourdieu et le capital : une sociologie marxiste

La sociologie de Pierre Bourdieu fait aujourd’hui parler d’elle partout dans le monde. Bourdieu a en effet profondément repenser la sociologie marxiste. La notion de capital est en centre de sa pensée sociologique. En bref, le capital constitue les attributs (économiques, sociaux, culturels) des individus, des avantages hérités de leur environnement social. Selon Bourdieu, le rôle du sociologue est de mettre au jour ces structures collectives.

On l’a compris, le capital ne se réduit pas à un ensemble de richesses matérielles. Il faut lui adjoindre le capital culturel (capacité intellectuelle, biens culturels possédés, titres scolaires) et la capital social (relations sociales et degré d’utilité de ces dernières). Muni de cette triple distinction, Bourdieu interroge la structuration de la société en classes sociales. Pour Bourdieu, les classes sociales dominantes se distinguent aujourd’hui par une riche donation en capital. En leur sein, les dominants-dominants (bourgeoisie d’Etat) sont pourvus d’un fort patrimoine de capital économique, culturel et social.  Les dominants-dominés (professions libérales) sont mieux équipées en capital culturel mais moins riches en capital économique. Ces classes dominantes savent jouer de la distinction (autre concept bourdieusien fondamental) pour affirmer une identité propre et imposer à tous une certaine vision du monde social.

Les classes dominées disposent d’un maigre capital économique accumulé par ascèse et sacrifice (petits bourgeois), ou si elles sont dépourvues de tout, s’avèrent capables de se reproduire en perpétuant leurs valeurs (ouvriers). A l’extrémité de l’échelle sociale, les exclus ne possèdent aucune forme de capital éligible dans le monde urbain.

A Marx, qui ne voyait dans la domination que le critère économique, Bourdieu a apporté la composante sociale et culturel. Cette complexification de la sociologie marxiste est un des apports majeurs de Bourdieu.

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2 Comments

  1. Ping : Citations de Bourdieu
  2. says: Solange Moumé Etia

    Les politiques axées sur l’égalité de chances sont nécessaires dans une démocratie.

    L’égalité des chances suppose que le statut social des individus d’une génération ne dépende plus des caractéristiques ethniques, religieuses ou sociales des générations précédentes.

    L’inégalité des chances, au contraire, désigne une situation où l’origine sociale initiale des individus détermine leur future “place” au sein de la société. Comme le dit, le sociologue Pierre Bourdieu, tous les individus n’ont pas le même capital, qu’il soit culturel, économique ou social. Le rôle des politiques publiques est donc de corriger ces inégalités par des politiques volontaristes.

    Cela suppose que les individus doivent connaître dans leur vie sociale des conditions de départ identiques, les privilèges, héritages ou handicaps initiaux devant être condamnés. L’égalité des chances est donc une des manières de considérer la notion morale d’égalité, avec l’égalité des droits et l’égalité des positions. L’égalité des chances renvoie à la situation où non seulement on donne à chacun le droit d’accéder à n’importe quelle position sociale ou à n’importe quel bien, mais en plus on garantit à tous les mêmes chances d’accès au départ. C’est donc bien une égalité initiale garantie par la société, par la loi notamment.

    Dans les sociétés démocratiques, cette égalité des chances se traduit pas exemple par l’absence de discrimination observée entre fille et garçon dans la poursuite d’étude. Cela suppose qu’aucun avantage lié au genre ne conditionne l’accès à telle ou telle école du supérieur, ni n’influence les résultats scolaires.

    Solange Moumé Etia

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