Citations de Derrida

Jacques Derrida

Citations de Jacques Derrida, philosophe français

Jacques Derrida est le père de la déconstruction. La philosophie de la déconstruction est une pensée qui cherche à échapper aux dialectiques classiques de la philosophie (ontologie/métaphysique, écriture/langage, homme/femme, humanité/animalité, …). Complexe, voire obscure, cette philosophie ne peut se résumer en quelques citations. Mais Derrida étant un brillant pédagogue, retenons de lui  les citations suivantes :

Derrida et la déconstruction :

– “Il y a, dans la déconstruction, une figure auto-interprétative [auto-affection] qui n’impose sa nécessité qu’en accumulant les forces qui tentent de la refouler [auto-immunité]”

– “Si j’avais à risquer une seule définition de la déconstruction, je dirais sans phrase : “plus d’une langue”

Derrida et le pardon :

“On confond souvent, parfois de façon calculée, le pardon avec des thèmes voisins : l’excuse, le regret, l’amnistie, la prescription, etc., autant de significations dont certaines relèvent du droit, d’un droit pénal auquel le pardon devrait rester en principe hétérogène et irréductible”

– “Possible ou impossible, le pardon nous tourne vers le passé. Il y a aussi de l’à-venir dans le pardon”

Derrida et la mort :

– “L’affirmation de la vie ne va pas sans la pensée de la mort, sans l’attention la plus vigilante, responsable, voire assiégée, obsédée de cette fin qui n’arrive pas à arriver”

– “L’imminence de la mort n’est pas seulement une obsession personnelle, c’est une manière de se rendre à la nécessité de ce qui se donne à penser, à savoir qu’il n’y a pas de présence sans trace et pas de trace sans disparition, donc sans mort”

Derrida et autrui :

– “Tant que de l’autre en tant qu’autre n’aura pas été de quelque façon “accueilli” dans l’épiphanie, dans le retrait ou la visitation de son visage, il ne saurait y avoir de sens à parler de paix. Avec le même on n’est jamais en paix”

– “Autrui est secret parce qu’il est autre”

Derrida et le langage :

– “Ce qu’on ne peut pas dire, il ne faut surtout pas le taire, mais l’écrire”

– “Une trace ineffaçable n’est pas une trace”

Derrida et le 11 septembre :

– “Le rapport entre la terre, le territoire et la terreur a changé, et il faut savoir que cela tient au savoir, c’est-à-dire à la techno-science. C’est la techno-science qui brouille la distinction entre guerre et terrorisme. A cet égard, comparé aux possibilités de destruction et de désordre chaotique qui sont en réserve, pour l’avenir, dans les réseaux informatisés du monde, le « 11 septembre » relève encore du théâtre archaïque de la violence destinée à frapper l’imagination. On pourra faire bien pire demain, invisiblement, en silence, beaucoup plus vite, de façon non sanglante, en attaquant les networks informatiques dont dépend toute la vie (sociale, économique, militaire, etc.) d’un « grand pays », de la plus grande puissance du monde. Un jour, on dira : le « 11 septembre », c’était le (« bon ») vieux temps de la dernière guerre”

Derrida, la démocratie et la politique :

– “Être démocrate, ce serait agir en reconnaissant que nous ne vivons jamais dans une société assez démocratique”

– “Tous les États-nations naissent et se fondent dans la violence. Je crois cette vérité irrécusable. Sans même exhiber à ce sujet des spectacles atroces, il suffit de souligner une loi de structure : le moment de fondation, le moment instituteur est antérieur à la loi ou à la légitimité qu’il instaure. Il est donc hors la loi, et violent par là-même”

– “Revenons à la question des droits de l’homme, du concept de crime contre l’humanité, mais aussi de la souveraineté. Plus que jamais, ces trois motifs sont liés dans l’espace public et dans le discours politique. Bien que souvent une certaine notion de la souveraineté soit positivement associée au droit de la personne, au droit à l’autodétermination, à l’idéal d’émancipation, en vérité à l’idée même de liberté, au principe des droits de l’homme, c’est souvent au nom des droits de l’homme et pour punir ou prévenir des crimes contre l’humanité qu’on en vient à limiter, à envisager au moins, par des interventions internationales, de limiter la souveraineté de certains États-nations”

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2 Comments

  1. says: Cristina

    Merci beaucoup pour ces citations de J. Derrida pertinemment bien choisies, je trouve.
    Je n’ai qu’un seul regret : c’est qu’aucune référence de la source dont a été tirée la citation ne soit mentionnée pour aucune citation, ce qui pourtant devrait être le cas pour chacune d’entre elles. Cela m’aiderait beaucoup pour les retrouver et les replacer dans leur contexte.

  2. says: toto

    Rien non plus sur le thème important chez Derrida des rapports entre l’homme et l’animal pour lesquels il tente de redéfinir des rapports on ne peut plus de notre temps ?

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