Quelques pensées de La Bruyère, moraliste français
La Bruyère n’a écrit qu’un ouvrage lors de sa vie, mais quel ouvrage ! Les Caractères est une oeuvre moraliste, qui peint son époque, certes, mais au-delà c’est l’esprit français lui-même que dépeint La Bruyère. Ambitieux par sa portée (religion, politique ou encore moeurs y sont abordés), et son style, notamment son phrasé et sa rhétorique, les Caractères sont une oeuvre à part dans l’histoire de la littérature française.
La Bruyère et l’amour :
– L’on n’aime bien qu’une seule fois, c’est la première ; les amours qui suivent sont moins involontaires »
– « L’amour commence par l’amour ; et l’on ne saurait passer de la plus forte amitié qu’à un amour faible »
– « L’amour et l’amitié s’excluent l’un à l’autre »
– Le commencement et le déclin de l’amour se font sentir par l’embarras où l’on est de se trouver seuls »
– « L’amour qui naît subitement est le plus long à guérir »
– « Les amours meurent par le dégoût, et l’oubli les enterre »
– « Les femmes vont plus loin en amour que la plupart des hommes ; mais les hommes l’emportent sur elles en amitié »
La Bruyère, les mondanités et l’esprit de cour :
– « La moquerie est le langage du mépris, et l’une des manières dont il se fait le mieux entendre : elle attaque l’homme dans son dernier retranchement, qui est l’opinion qu’il a de lui-même »
– « Une chose folle, et qui découvre bien notre petitesse, c’est l’assujetissement aux modes »
– « A quelques-uns l’arrogance tient lieu de grandeur ; l’inhumanité de fermeté ; et la fourberie, d’esprit »
– L’on doit se taire sur les puissants : il y a presque toujours de la flatterie à en dire du bien ; il y a du péril à en dire du mal pendant qu’ils vivent, et de la lâcheté quand ils sont morts »
[ad#ad-5]La Bruyère et la subjectivité :
– « Le regret qu’ont les hommes du mauvais emploi du temps qu’ils ont déjà vécu ne les conduit pas toujours à faire de celui qui leur reste à vivre un meilleur usage »
– « Il ne manque à l’oisiveté du sage qu’un meilleur nom, et que méditer, parler, lire et être tranquille s’appelât travailler »
– « La philosophie, elle nous fait vivre sans une femme ou nous fait supporter celle avec qui nous vivons »
– Tout est tentation à qui la craint »
La Bruyère et l’amitié :
– « Il n’y a pas si loin de la haine à l’amitié que de l’antipathie »