La philosophie de Kierkegaard : Existentialisme, angoisse et désespoir
Parmi les œuvres essentielles de Kierkegaard, philosophe existentialiste danois, mentionnons :
– L’Alternative (1843)
– Crainte et tremblement (1843)
– Le Concept d’angoisse (1844)
– Post-scriptum aux miettes philosophiques (1846)
– Traité du désespoir (1849)
Kierkegaard oppose au Système philosophique de Hegel la vérité de l’existence individuelle et de la subjectivité. Devenir subjectif est la plus haute tâche qui nous soit assignée.
A noter : il est trop dommage que la plupart des élèves ne découvre Kierkegaard qu’en fac de philosophie, et non en terminale.
Kierkegaard Contre Hegel ; contre le Système et l’Abstraction
Kierkegaard n’est pas philosophe et ne s’est nullement voulu philosophe. Il n’a pas écrit de Système et a refusé, s’opposant ici à Hegel, de tout enclore en un ensemble systématique, où les vérités se coordonnent et s’unissent en une totalité.
Qu’est ce que le Système ?
– Il désigne un monde clos, intégrant toutes les vérités et les unifiant.
– Le tort du Système est de répudier toute séparation et toute distinction : il coordonne le réel en un tout fermé, il renferme, c’est un achèvement et une clôture.
Contre la volonté hégélienne de rassembler les connaissances et les diverses manifestations spirituelles au sein d’un ensemble clos, Kierkegaard nous rappelle que l’existence, le mode d’être du sujet individuel, est précisément à l’opposé du Système.
– L’existence est tout le contraire d’un monde clos : elle est ouverture, rupture, discontinuité.
– Exister, c’est être là, inachevé, séparé, hors de tout Système et, bien entendu, de toute abstraction.
En effet, Kierkegaard écarte également l’abstraction. Qu’est ce qu’abstraire ?
– C’est isoler, dans un concept, certaines déterminations en excluant les autres.
– L’abstraction désigne cette opération par laquelle la pensée évacue le concret, la temporalité, le vécu individuel, pour se plonger dans l’idéalité conceptuelle.
– Ainsi Hegel a-t-il souligné les mérites de ce processus où nous excluons les déterminations concrètes.
– AU contraire, souligne Kierkegaard, en un cri passionnément anti-hégélien, l’insuffisance de l’abstraction est manifeste : c’est la vie qu’elle évacue, le concret, l’existence en tant que telle.
– Le penseur abstrait est un être imaginaire vivant dans l’être pur de l’abstraction : il croit habiter un palais d’idées, mais il demeure dans une chaumière, celle du concept sans vie ni épaisseur.
Abstraction, Système : ce ne sont pas là les seuls périls ou écueils qui guettent l’existant ; il en est un troisième, et c’est l’Histoire.
– En effet, cette dernière désigne, chez Hegel, le devenir spirituel orienté conduisant vers une parfaite transparence, vers un équilibre de toutes les tensions, voire vers un arrêt de la dialectique.
– Kierkegaard, quant à lui, voit dans l’Histoire universelle une grande « faiseuse de bruit », un processus trompeur parce que profondément étranger au problème du sujet individuel et de la vocation de l’existant en tant que tel.
Kierkegaard, l’individu comme catégorie chrétienne décisive :
Ce n’est donc pas au niveau de l’Histoire universelle, des Idées et du Système abstrait qu’il convient de rechercher la vérité des êtres. En cette quête, l’individu doit être centre, point de référence et fondement.
Mais qu’est ce que l’individu ?
– Il désigne l’être particulier, irréductible à l’espèce, infiniment supérieur au collectif de la foule, car la foule est le mensonge.
– L’individu, au contraire, c’est le réveil de l’esprit, celui en lequel s’affirme la vocation à l’existence subjective.
Que représente alors cette dernière ?
– La subjectivité authentique est celle de l’existence religieuse, où l’homme trouve un ancrage dans le Christ.
– Il y a, en effet, trois stades (ou sphères) dans le chemin de la vie et seul le dernier apparaît comme l’authentique conquête spirituelle.
► Le stade esthétique est celui de l’abandon aux jouissances de l’immédiateté : songeons à Don Juan et à sa course éperdue, de désirs en désirs, de conquêtes en conquêtes, de plaisirs en plaisirs.
C’est le moment des possibles et du caprice.
Mais cette sphère où l’individu ne saurait se trouver, est celle de la mort et du désespoir radical, car l’individu s’éparpille alors en une poussière d’instants.
► Le stade éthique, celui du devoir, caractérisé par la stabilité et la continuité, offre au moins un principe d’unité.
Mais comment pourrait-il représenter la solution définitive ? Ce n’est qu’un stade humain et précaire, encore fermé à l’Esprit véritable, celui du Christ.
► Seule la sphère religieuse, où l’homme, par la foi (foi sans assurance, sans nulle sécurité intellectuelle, mouvement de croyance en vertu de l’absurde et au sein même de l’absurde, espérance contre toute espérance), atteint le rivage du Christ, est en mesure d’apporter à l’homme la vérité authentique, celle de l’Esprit.
Le chemin de la foi est difficile, déchiré, à mille lieues de tout repos et de toute sécurité. Y joue un rôle essentiel l’angoisse, c’est-à-dire le vertige de l’individu libre face à des possibilités et à des choix contradictoires.
« Si l’homme était ange ou bête, il ne pourrait connaître l’angoisse. Etant une synthèse, il en est capable, et il est d’autant plus homme que son angoisse est profonde. » (citations de Kierkegaard issue du Concept d’angoisse).
De même, le désespoir, cette discordance interne de la synthèse humaine, cette mort lente de l’âme qui se déséquilibre, nous forme-t-il pour l’éternité. On le voit alors, c’est l’école des souffrances qui est éducatrice.
Kierkegaard : “La subjectivité est la vérité, la subjectivité est l’erreur” :
Ainsi, loin de la pensée systématique, Kierkegaard a-t-il dessiné l’itinéraire douloureux de l’individu religieux.
Que désigne, dans cette perspective, la vérité ? Elle apparaît comme l’incertitude objective, maintenue dans l’appropriation d’une intériorité passionnée. Ainsi, le savoir objectif semble-t-il laissé en suspens, au sein de la foi, quand l’existant risque tout sans que rien d’objectif ne lui soit apporté.
Néanmoins, on se tromperait profondément si l’on voyait dans la méditation de Kierkegaard un subjectivisme absolu.
– Si la subjectivité est la vérité, elle est, en même temps, l’erreur.
– Il faut un pont où jeter l’ancre.
– En cet ultime face à face avec Dieu, l’expérience religieuse ne nous donne-t-elle pas, en effet, l’Absolu du Christ, de l’Homme-Dieu ?
– L’essence chrétienne est ainsi un mélange (inconcevable) de foi subjective et de saisie d’une vérité réelle et transcendante, en un paradoxe permanent.
Conclusion sur sa pensée :
L’influence de Kierkegaard a été considérable et déterminante : il est en un sens, le fondateur de l’ « existentialisme » contemporain. L’individu n’est pas un moment de concept, a-t-il souligné à juste titre : il n’est pas un accident de l’histoire. L’homme n’est pas réductible à un concept, il est une existence, non figée.
kierkeegard une philosophie ancrée dans notre époque tel le stoicisme .
la philosophie de kierkegaad est neé de son expérience de vie. Une éducation autère dans le luthérinisme
Analyser kierkegaard c’est l’enlever de son contexte
Kierkegaard est un véritable philosophe non simplement un théologien. C’est juste que sa philosophie célèbre la foi au détriment de la raison. contrairement à Hegel pour qui la raison est supérieur à la foi.
I rejoice to have cliked on Kierkegaard after feading some parts of “les fundaments de la musique” par Ernest Ansermet Where Ansermet cites Kierkegaard in his discussion about Ethique
Et je trouve cette citation :
”
– “La vie doit être vécue en regardant vers l’avenir, mais elle ne peut être comprise qu’en se retournant vers le passé””
qui vient se mettre en parallèle avec certains passages de « la prophétie des Andes «
Beautifull to find the Continent Kierkegaard after 80 year of sailing on the ocean of life.
its like a new symphony on the musical range