Le Procès (Kafka) : Une analyse existentialiste

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Le Procès, un roman existentialiste de Franz Kafka

Le Procès est un roman de Franz Kafka que l’on peut qualifier d’existentialiste, car même si Sartre ou Camus n’auraient pas pu écrire Le Procès, la plupart des thématiques développées par les philosophies existentialistes sont présentes : l’absurdité du monde, la contingence de l’existence, le cauchemar de l’intersubjectivité, l’oppression politique, …

Résumé du Procès de Kafka :

Le roman s’ouvre avec l’arrestation soudaine de Joseph K. dans sa chambre, le matin de son anniversaire. Deux gardes l’informent sans lui expliquer quelles sont les charges retenues contre lui.  Malgré son arrestation, K.  est libre d’aller travailler à la banque.

Devant l’absence de nouvelles des institutions judiciaires, K. se présente au tribunal, défend sa cause en dénonçant les conditions de son arrestation et la corruption des fonctionnaires. Mais le juge lui fait remarquer que son audience n’est composé que de fonctionnaires.

K. retourne au tribunal la semaine suivante, qu’il trouve vide car aucune session ne se tient ce jour-là. Il rencontre d’autres accusés, dont l’état physique révèle l’épuisement crée par leur Procès. Son oncle le pousse à prendre un avocat, Huld. Cet avocat s’avèrera inefficace. Pendant ce temps, K. parvient à séduire Lina, sa voisine.

Quelque temps plus tard, K. est demandé par sa banque pour prendre un client italien sur une visite de la cathédrale locale. Lorsque K. arrive à la cathédrale, le client italien ne parvient pas à se manifester. Après avoir regardé quelques-uns des arts de la cathédrale, K. est sur le point de partir quand un prêtre appelle par son nom. Le prêtre se trouve être l’aumônier de prison, et châtie K. pour son indifférence à son cas. L’aumônier raconte alors une parabole sur K. un homme du pays qui cherche l’accès au droit, mais est empêché de le faire par un portier. Après avoir discuté des nombreuses interprétations possibles de cette parabole, K. demande l’aumônier de l’aide pour son cas, mais l’aumônier refuse.

Enfin, c’est l’anniversaire de K. nouveau. Il est vêtu de sortir ce soir-là, mais il est surpris par deux hommes habillés formellement. Les deux hommes de le guider vers une carrière en dehors de la ville, où l’un d’eux lui tient à son cou et l’autre lui transperce deux fois dans le cœur.

Analyse du Procès de Kafka :

A première vue, le Procès est une critique du système judiciaire, cette machine anonyme à broyer les individus. L’ensemble du système, du juge à l’avocat en passant par les policiers, est considéré comme gangrené par la corruption et la bureaucratie. Mais une analyse plus fine relève d’autres thèmes récurrents chez Kafka : l’absurdité, l’inhumanité du monde moderne, le totalitarisme, la subjectivité aliénée, ce que Marcuse appelle l’homme unidimensionnel.

Kafka et l’absurde :

Dès l’incipit, le récit est illogique. Et cet illogisme est redoublé par les évènements qui arrivent à Joseph K. L’absurde est donc total dans le Procès. L’absurde chez Kafka semble désigner un vide rationnel dans le monde, dans la mesure où tout a été englouti par l’hyper-rationalisation (exemple du système judiciaire). L’école de Francfort, notamment Adorno, décrira ce processus de sur-rationalisation comme l’avènement du monde totalitaire.

Ce monde est donc devenu inhumain, hostile à la subjectivité qui n’a d’autre choix que de se fondre dans la foule. K. n’a d’ailleurs pas de nom, il n’est à vrai dire personne. Si K. est un personnage insaisissable et énigmatique, c’est que l’homme en général est opaque pour lui-même : je est un autre.

Cette thématique sera approfondie cher Heidegger dans Etre et Temps, lequel décrivait le monde public comme une dictature du « on », comme une forme d’inauthenticité. Chez Kafka, autrui est le bourreau, comme il le sera dans Huis Clos chez Sartre.

Car il ne faut pas s’y tromper : K. est un antihéros, il vit dans l’inauthenticité, il est effectivement coupable. Accusé, à tort sans doute, il finit par abdiquer, il se persuade qu’il est coupable. Alors qu’il pourrait s’échapper, fuir le tribunal, K., comme l’homme moderne, préfère se laisser tuer, il a abandonné toute volonté de vivre. Il est abattu « comme un chien » car il se laisse dominer par cette société qui l’a fixé, objectivé, rivé dans sa culpabilité. On reconnaît ici des thèses développées par Nietzsche sur le dernier homme ou celles de Sartre sur la mauvaise foi. 

Pour aller plus loin :

Liste des romans philosophiques

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2 Comments

  1. Ping : Romans Philosophiques
  2. says: rocha

    j’ai eu l’impression de ne rien comprendre moi aussi, j’avalée cette oeuvre en quelques jours! Kakfa m’a fait vivre avec son personnage cette même agonie, de plus moi aussi, je me trouvée dans un cas semblable! j’ai grave flippée…

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