“Nous ne voyons pas les choses mêmes, nous nous bornons à lire les étiquettes collées sur elles” (Bergson)

Lorsque Bergson écrit dans Le rire (1900) que “Nous ne voyons pas les choses mêmes ; nous nous bornons, le plus souvent, à lire des étiquettes collées sur elles”, il veut dire que la plupart du temps, nous ne percevons pas directement la réalité telle qu’elle est, mais plutôt une interprétation de la réalité qui est influencée par notre éducation, notre culture, nos préjugés, nos attentes et nos expériences antérieures qui sont révélés par le langage, les mots et le sens qu’on leur donne.

En d’autres termes, notre perception du monde est filtrée par les concepts et les catégories que nous avons appris à travers les étiquettes et les classifications que nous avons apprises depuis notre enfance. Nous voyons le monde à travers les lentilles de notre propre subjectivité et nous avons tendance à interpréter les choses en fonction de nos propres idées préconçues.

Selon Bergson, pour comprendre la réalité telle qu’elle est vraiment, il faut essayer de dépasser cette perception “étiquetée” du monde et s’ouvrir à une expérience plus directe et intuitive de la réalité, car les mots, aussi nombreux soient ils, ne peuvent et ne pourront jamais rendre compte de toute la complexité de la réalité.

Cette démarche que préconise Bergson ne peut être accomplie qu’en adoptant une approche plus attentive, réceptive et ouverte à l’expérience immédiate de la réalité, plutôt que de simplement la classer et la ranger dans des catégories préconçues.

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