La citation “Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles.” provient des Essais de Théodicée écrits par Gottfried Wilhelm Leibniz et parus en 1710. Elle est devenue la phrase caricaturant la philosophie de Leibniz et sa métaphysique. Voltaire a notamment détourné cette fameuse citation en en faisant le credo de Pangloss, un personnage ridicule se voulant savant dans Candide, et cela dans le but de décrédibiliser la métaphysique au profit d’une philosophie plus agnostique.
Pour Leibniz, Dieu dispose d’un entendement parfait à la différence des créatures intelligentes peuplant la Terre. Son omniscience lui permet alors de conceptualiser par l’esprit la totalité des mondes potentiels possibles qui sont en nombre infini. Dieu peut alors déterminer lequel de ces mondes est le meilleur possible, ce qui ne signifie pas qu’il sera exempt de souffrance ou d’épreuve, mais que les souffrances sont des moindres maux qui permettront d’éviter un plus grand mal et que les épreuves sont censées être la cause d’un plus grand bien.
Notre propre entendement peine à anticiper certains enchainements de causes/conséquences de par son imperfection et il est difficile de se demander ce qui aurait pu se passer si… (Lisbonne n’avait pas subi un tremblement de terre, par exemple). Mais Dieu a pu entrevoir tous les enchaînements possibles et a jugé que le tremblement de terre de Lisbonne était nécessaire. Voilà pourquoi il a voulu notre monde et l’a crée par la simple puissance de sa volonté, en même temps qu’il a anéanti tous les mondes non désirables.
Nous vivons ainsi dans le meilleur des mondes qu’il est possible de concevoir, même si le mal n’en est pas exclu. Il convient alors pour Leibniz de repenser la question de la liberté, car en effet, si les causes de nos actions et leurs conséquences ont déjà été prévues et déterminées par Dieu, quelle place est encore laissée à la responsabilité de nos choix ?