Les philosophes et les sentiments
On décrit souvent les philosophes comme froids et calculateurs, dénués de sentiment, tout entier dans la rationalité. Pourtant, des émotions aux passions en passant par la pitié ou la sympathie, les sentiments sont un thème très ancien en philosophie.
Le sentiment, en philosophie, se définit comme tout ce que nous ressentons, en particulier les émotions de faible intensité et les passions, ainsi que les inclinations générales de l’homme (sentiment moral, admiration, …).
Une morale du sentiment, fondée sur la pitié (Schopenhauer), l’inspiration du coeur (Rousseau), la sympathie (Scheler), l’amour (Bergson) s’oppose à une morale rationnelle ou formelle (comme celle de Kant), qui préconise d’agir “par principe”, quel que soit le sentiment que nous ressentons (par exemple, on aidera autrui par devoir et non par pitié, la décision en sera plus ferme et n’humiliera jamais la personne humaine).
Une morale du sentiment ne peut être vraiment universelle. Le problème philosophique du sentiment est de savoir si le sentiment peut être un moyen réel de reconnaissance : on distingue, à cet égard, les réalités naturelles, qui n’appellent pas le sentiment, mais la connaissance objective, procédant à un travail de mesure, et les réalités humaines, où le sentiment peut être un instrument valable pour une connaissance universelle.
Ce n’est qu’à partir de lui-même et de son sentiment que l’ethnologue, par exemple, peut comprendre réellement les moeurs des Indiens d’Amérique du Sud (cf. Tristes Tropiques de Lévi-Strauss).
Citations de philosophes sur le sentiment :
– Kant : “On appelle la capacité d’avoir du plaisir ou de la peine en raison d’une représentation sentiment” (Métaphysique des Moeurs)
– Hegel : “Le sentiment est l’affection simple, et cependant déterminée, du sujet singulier, en qui ne se trouve encore posée aucune différence entre lui et son contenu” (Propédeutique Philosophique).
C’est Extraordinaire la possibilité d’apprendre, de se renseigner, de connaitre, de se former qu’offre le site. Je ne le connaissais pas
Merci