Élections européennes : le vainqueur est l’abstention
Sans commenter directement les résultats et les nouveaux rapports de force politiques au Parlement européen, il me semble plus intéressant de noter le phénomène inquiétant de l’abstention, contre lequel tous les responsables politiques se lamentaient hier soir sur les plateaux télé.
Une abstention croissante en France
De 39 % en 1979, elle atteint près de 60 % en 2009 en France. Ceci est préoccupant car le taux de participation lors de la dernière présidentielle était très bon. A partir de quel taux fera-t-on quelque chose ? De quelle légitimité jouissent nos députés européens ? Une élection pourrait-elle être invalidée en-dessous d’une certaine participation ?
En Europe, le taux d’abstention moyen a été de 57 %, soit un peu moins qu’en France. La désaffection, voire le divorce entre les citoyens européens et leur institutions semble
Autre motif d’inquiétude : dans les pays dont l’adhésion est récente, le taux de participation est souvent plus élevé que dans les pays fondateurs. Par exemple, en Slovénie, seuls 23 % du corps électoral ont voté hier. Là aussi, il est évident que l’Europe ne sait pas mobiliser. Elle paraît peut-être acquise aux citoyens, alors qu’elle reste à construire.
Le remède contre l’abstention : le vote obligatoire
Dans de nombreux pays, comme la Belgique ou la Suisse, le vote est obligatoire. Une amende est infligée en cas d’abstention non-justifiée. Ce dispositif est efficace. Hier, les Belges ont voté à 87 %. Cette conception de la participation citoyenne renvoie à la pensée de Rousseau (Du Contrat Social), pour lequel il faut :
“forcer les citoyens à être libres”
C’est une condition de l’égalité entre membres du corps politique, mais c’est aussi le seul moyen de maintenir une démocratie réelle.
Car il ne faut pas oublier que la démocratie représentative signifie représentation, pas délégation. Les professionnels de la politique doivent représenter l’ensemble du corps électoral. Ils ne peuvent se passer de la confiance du public des électeurs.
Ce type de remède, même s’il est radical, ne doit pas empêcher les politiques de faire leur mea culpa. C’est à eux qu’il revient d’intéresser les citoyens. Mais leur perpétuel double discours a bien évidemment creusé le fossé entre l’Europe et ses citoyens.
Les préjugés sur lesquels il faut travailler pour la prochaine élection, en 2014, sont les suivants :
1/ L’Europe ne sert à rien. Au contraire, le traité de Lisbonne renforce les pouvoirs des institutions. 80 % des lois appliquées en France ne sont qu’une application-retraduction d’une directive européenne.
2/ L’Europe c’est compliqué. Pas plus que nos institutions nationales. L’Europe est fondé sur un triangle institutionnel (parlement/commission/conseil) assez simple en réalité. Mais en tout état de cause, la complexité d’un système politique n’a jamais empêché les citoyens de voter.
3/ L’Europe est libérale. Cela dépend de la majorité au Parlement européen. En théorie, l’Europe pourrait être marxiste-léniniste si les peuples d’Europe élisaient les députés d’extrême-gauche.
4/ L’Europe c’est la mondialisation. Elle est incapable de protéger. Oui et non. L’Europe s’est contruite en parallèle de la mondialisation, comme une réponse des Européens aux nouveaux ensembles économiques qui se formaient. Mais elle est aussi une force de la mondialisation.
d'accord avec l'auteur du blog : le vote doît être obligatoire partoutC'est le seul moyen de sauver la démocratie de l'indifférence
Une liberté individuelle de moins, ça ne vous gêne pas ?
le vote obligatoire est l'unique remède à l'abstention.la démocratie meurt de cette négligence citoyenne
J'ai le droit de ne pas aimer l'Europe,J'ai le droit de ne pas m'y intéresser,J'ai le droit de ne pas aimer voter.De plus, il semble aberrant de laisser voter des ignares.Le vote est un CHOIX (et non un devoir), qui nécessite un minimum de culture.D'où la nécessité d'instaurer le permis de voter, avec examen, comme pour lepermis de conduire.Je précise que je ne suis pas "rousseauiste".