Qu’est-ce que la théorie de l’animal-machine chez Descartes ?
Descartes pense que les animaux n’ont pas de psychisme et leurs mouvements se réduisent à un ensemble de processus purement matériels (mécaniques et chimiques).
Selon Descartes : “Les bêtes n’ont pas seulement moins de raison que les hommes, elles n’en ont point du tout”.
Cette théorie sera remise en cause par Peter Singer notamment, dans la Libération Animale, selon lequel la souffrance étant réelle, les animaux doivent disposer des mêmes droits que les individus. Selon lui, la différence opérée par Descartes entre l’homme et l’animal relève du spécisme.
Tous les corps, celestes et terrestres peuvent être étudiés en terme de mouvement.Cette idée, dans sa systématicité, sera traduite par l’expression <>.Ainsi, sil ya une mécanique universelle, il n’y a plus aucune raison pour réserver un traitement spécial aux corps vivant.C’est ce que Descartes va promouvoir comme idée en considérant que du point de vue de son fonct
Écrire que Descartes “pense que les animaux n’ont pas de psychisme” est une singulière et fausse lecture de ce qu’écrit Descartes. Pour commencer, on ne sait de la “pensée” de Descartes que ce qu’il en écrit lui-même, et s’exprimer de la sorte implique un doute sur le sérieux de cette analyse. Ceci dit, on ne trouve, sauf errer, pas le mot de “psychisme” dans les œuvres de Descartes, et pour cause, c’est un mot apparu dans la deuxième moitié du XIXème siècle, et Descartes ne fait pas de la psychologie. Il cherche à préciser le plus exactement possible les domaines respectifs du physique et de l’esprit, c’est-à-dire, dans son vocabulaire, de l’âme, de la conscience, de la réflexion. Dans ces conditions une “remise en cause” de Descartes par qui que ce soit à ce niveau d’analyse manque totalement de pertinence, donc d’intérêt.
En outre, à l’époque de Descartes, et bien avant, les observateurs de la nature n‘ont pas manqué et ont étudié le comportement animal, reconnaissant qu‘il manifestait l‘existence de réactions assez comparables aux réactions humaines ( peur, joie, colère, tristesse…). C‘est ne rien comprendre à la démarche intellectuelle de Descartes que d‘imaginer ce qui serait son „ mépris“ de l‘animal. Il se place a un autre niveau de réflexion en schématisant, en conceptualisant ses objets d’étude. Il s’intéresse en premier lieu au „corps vivant“. La difficulté, c‘est qu’à son époque, en gros, le religieusement correct distingue l‘homme ( surtout blanc…) a la fois chair et âme, matière et esprit, Union malheureuse de l’étincelle divine et de la tourbe noire, en bref la cotte mal taillée, résultat de la Chute, de l‘animal, dépourvu d’âme.
Vouloir montrer que ce corps vivant n‘est qu‘une mécanique ( voir La Mettrie un siècle plus tard, qui devra subir les foudres de l‘Eglise) est seulement possible en ne s‘en tenant qu’à l‘animal „ stylisé“. Mais pour Descartes, comme pour ceux qui le suivront, il est clair que son discours sur un animal peu crédible vise à parler de tout être vivant, donc de l‘homme. Descartes sait qu‘il doit être prudent et il agit comme plus tard Anacharsis Cloots qui démontrera par ricochet l’absurdité des religions en faisant le procès de la religion musulmane : cette religion particulière l’intéresse moyennement, mais elle est un cheval de Troie qui va lui permettre de mettre le feu au sanctuaire des religions et du catholicisme en particulier.
Voir aussi le livre de l‘abbe Bougeant.