Quelques citations du moraliste Vladimir Jankélévitch
Vladimir Jankélévitch est un philosophe français du XXème. Assez méconnu, sa pensée rayonne pourtant sur la morale contemporaine. Jankélévitch prône en effet le primat de la morale sur toutes les autres branches de la philosophie (métaphysique, politique, esthétique, …)
Sa langue poétique apparaît dans chacune de ses citations.
Citations de Jankélévitch sur la mort :
– “Si la mort n’est pensable ni avant, ni pendant, ni après, quand pourrons-nous la penser ?”
– “La mort est la maladie des bien portants et des malades. Quand on n’est pas malade, on est encore quelqu’un qui doit mourir”
– “L’événement de la mort n’est une «éventualité» que dans sa date et ses circonstances. Biologiquement, statistiquement, qu’y a-t-il de plus prévu que le fait de la mort?”
– “La mort révèle l’amour, c’est l’inconsolable qui pleure l’irremplaçable”
– “La mort n’est pas la malchance exceptionnelle de certains hommes, ni le malheur de certains déshérités, elle est une malédiction commune à tous”
– “La mort n’est pas un objet comme les autres : c’est un objet qui, étranglant l’être pensant, met fin et coupe court à l’exercice de la pensée. La mort se retourne contre la conscience de mourir !”
– “L’homme se sait mortel, mais à proprement parler il ne ” sait ” pas qu’il mourra. D’une part en tant que le mortel connaît en général sa mortalité, il englobe la mort par la conscience et il semble avoir barre sur cette mort ; et en tant qu’il ignore les déterminations circonstancielles de sa mort-propre, il est au dedans du destin, et l’événement futur garde vis-à-vis du condamné à mort l’avantage de l’initiative, le bénéfice de la surprise, la supériorité de la position dominante”
– “La mort joue à cache-cache avec la conscience: où je suis, la mort n’est pas; et quand la mort est là, c’est moi qui n’y suis plus. Tant que je suis, la mort est à venir; et quand la mort advient, ici et maintenant, il n’y a plus personne. De deux choses l’une : Conscience, ou présence mortelle! Mort et conscience, elles se chassent et s’excluent réciproquement, comme par l’effet d’un commutateur”
Jankélévitch et le mensonge :
– “La possibilité du mensonge est donnée avec la conscience elle-même, dont elle mesure ensemble la grandeur et la bassesse. Et comme la liberté n’est libre que parce qu’elle peut choisir ou le bien ou le mal, ainsi la dialectique du mensonge tient tout entière dans cet abus d’un pouvoir qui est propre aux consciences adultes”
– “Comment le mensonge ne serait-il pas une tentation quand l’homme faible et puéril est si vite ébloui”
Jankélévitch et la morale :
– “La morale a toujours le dernier mot”
– “L’homme détaché écrit le testament du bonheur le jour même de sa naissance”
– “Si tout est permis, rien n’est permis”
Jankélévitch, l’amour et les passions :
– “On ne peut pas dire pourquoi. La raison de l’amour, c’est l’amour. La raison de l’amour, c’est qu’on aime”
– “La passion est la distraction du cœur”
Jankélévitch et la violence :
– “Il ne serait pas exgéré de définir la violence comme une force faible”