Citations d’Arthur Schopenhauer

Citations et maximes célèbres d’Arthur Schopenhauer

Le philosophe Arthur Schopenhauer ne serait qu’un commentateur de Kant. Il n’en est rien. Il est certes kantien, comme Spinoza est cartésien, mais l’apport de Schopenhauer, notamment sur la morale (sa théorie de  la pitié), ou sur la nature humaine (théorie des instincts) est énorme. Freud ou Dostoïevski lui reconnaîtront une filiation certaine.

Penseur sensible, caractère irascible et belle plume (contrairement à l’aridité de celle de son mentor Kant), voici un florilège de son cru à travers quelques citations :

Schopenhauer et le Sujet :

– “L’homme est un animal métaphysique

– “Ce qui connaît tout le reste, sans être soi-même connu, c’est le sujet. Le sujet est, par suite, le substratum du monde, la condition invariable, toujours sous-entendue, de tout phénomène, de tout objet ; car tout ce qui existe, existe seulement pour le sujet. Ce sujet, chacun le trouve en soi, en tant du moins qu’il connaît, non en tant qu’il est objet de connaissance”

– “Le monde est ma représentation. — Cette proposition est une vérité pour tout être vivant et pensant, bien que, chez l’homme seul, elle arrive à se transformer en connaissance abstraite et réfléchie. Dès qu’il est capable de l’amener à cet état, on peut dire que l’esprit philosophique est né en lui”

– “C’est faire un pléonasme que de dire : “la volonté de vivre”, et non pas simplement la “volonté”

– “Dans la jeunesse, c’est la contemplation;  dans l’âge mûr, la réflexion qui domine;  l’une est le temps de la poésie, l’autre plutôt celui de la philosophie”

– “Personne n’a vécu dans le  passé, personne ne vivra dans le futur ; le présent est le mode de toute vie”

– “L’individu n’est qu’un exemplaire, un échantillon de la volonté de vivre”

– “L’action est le point de rencontre des motifs et du caractère”

Pensées de Schopenhauer sur la Volonté :

– “Le monde est le miroir dans lequel la volonté prend connaissance d’elle-même” (extrait du Monde comme volonté et comme représentation)

– “La volonté est inaccessible à l’entendement”

– “L’homme est ce qu’il est. Mais il ne connaît que peu à peu ce qu’il est”

Schopenhauer et la liberté :

– “La liberté est la négation du principe de raison suffisante, qui veut que tout ce qui existe ait une raison”

– “L’homme est le seul phénomène à pouvoir être libre”

Schopenhauer et la mort :

– “La vie d’un homme n’est qu’une lutte pour l’existence avec la  certitude  d’être vaincu”

– “Exiger l’immortalité  de l’individu, c’est vouloir perpétuer une erreur à l’infini”

– “La mort, c’est un sommeil où l’individualité s’oublie”

– “Le philosophe regarde la mort comme la mort comme un fantôme vain car il sait qu’il est la volonté dont l’univers est le reflet”

Schopenhauer, les femmes et l’amour :

– “Les femmes se partagent en femmes trompées et en femmes trompeuses”

– “L’amour, c’est l’ennemi. Faites-en, si cela vous convient, un luxe et un passe-temps, traitez-le en artiste ; le Génie de l’espèce est un industriel qui ne veut que produire. Il n’a qu’une pensée, pensée positive et sans poésie, c’est la durée du genre humain”

– “L’instinct sexuel est cause de la guerre et but de la paix : il est le fondement d’action sérieuse, objet de plaisanterie, source inépuisable de mot d’esprit, clé de toutes les allusions, explication de tout signe muet, de toute proposition non formulée, de tout regard furtif ; c’est que l’affaire principale de tous les hommes se traite en secret et s’enveloppe ostensiblement de la plus grande ignorance possible”

– “Le sexe et la procréation ne sont qu’une dictature de l’espèce”

– “Le besoin sexuel est le plus violent de nos appétits : le désir de tous nos désirs”

– “La femme est un animal à cheveux longs et à idées courtes”

– “Se marier c’est faire tout son possible pour se faire prendre en horreur par quelqu’un”

– “Tout amour est pitié”

Schopenhauer et la morale :

– “Ce n’est plus souvent que la perte des choses qui nous en enseigne la valeur”

– “Une pitié illimitée  envers tous  les êtres vivants est la garantie la plus solide et la plus certaine de la bonne conservation  des moeurs”

– “Les amis  se prétendent sincères ; or ce sont les ennemis qui le sont”

– “L’être humain est, au fond, un animal sauvage et effroyable. Nous le connaissons  seulement  dompté et apprivoisé  par ce que nous appelons la civilisation”

– “L’égoïsme régit le monde”

– “La solitude  offre à l’homme intellectuellement  haut placé un double avantage : le premier, d’être  avec soi-même, et le second de n’être  pas avec  les autres”

– “Le juste reconnaît son moi en autrui”

Citations de Schopenhauer sur le bonheur :

– “Le bonheur positif et parfait est impossible ; il faut seulement s’attendre à un état comparativement moins douloureux”

– “Débarrassé des fardeaux de la vie, l’homme est à charge de lui-même, il devient son propre fardeau. C’est l’ennui”

– “Entre les désirs et leurs réalisations s’écoule toute la vie humaine”

– “Quand le désir et sa satisfaction se succèdent à des intervalles qui ne sont ni trop longs, ni trop courts, la souffrance, produit commun de l’un et de l’autre, baisse à son niveau le plus bas : et c’est la plus heureuse vie”

– “Les neuf  dixièmes de notre bonheur reposent sur la santé. Avec elle, tout devient source de plaisir”

– “L’activité  est indispensable  au bonheur ; il faut que l’homme agisse, fasse quelque chose si cela lui est possible ou apprenne au moins quelque chose”

– “La vie donc oscille, comme un pendule, de droite à gauche, de la souffrance à l’ennui ; ce sont là les deux éléments dont elle est faite, en somme. De là ce fait bien significatif par son étrangeté même : les hommes ayant placé toutes les douleurs, toutes les souffrances dans l’enfer, pour remplir le ciel n’ont plus trouvé que l’ennui”

– “La souffrance est le fond de toute vie”

– La vie est un combat perpétuel, accompagné de la certitude d’être vaincu”

Schopenhauer et la société :

– “Ce qui rend les hommes sociables  est leur incapacité  à supporter  la solitude  et donc, eux-mêmes”

– “le besoin de société, né du vide et de la monotonie de leur propre intérieur, mais leurs nombreuses qualités repoussantes et leurs insupportables défauts les dispersent de nouveau. La distance moyenne qu’ils finissent par découvrir et à laquelle la vie en commun devient possible, c’est la politesse et les bonnes manières”

– “Un jour d’hiver glacial, les porcs-épics d’un troupeau se serrèrent les uns contre les autres afin de se protéger contre le froid par la chaleur réciproque. Mais, douloureusement gênés par les piquants, ils ne tardèrent pas à s’écarter de nouveau les uns des autres. Obligés de se rapprocher de nouveau en raison du froid persistant, ils éprouvèrent une fois de plus l’action désagréable des piquants, et ces alternatives de rapprochement et d’éloignement durèrent jusqu’à ce qu’ils aient trouvé une distance convenable où ils se sentirent à l’abri des maux” (théorie du porc-épic)

– “On ne peut être vraiment soi qu’aussi longtemps qu’on est seul ; qui n’aime donc pas la solitude n’aime pas la liberté, car on n’est libre qu’étant seul. Toute société a pour compagne inséparable la contrainte et réclame des sacrifices qui coûtent d’autant plus cher que la propre individualité est plus marquante. Par conséquent, chacun fuira, supportera ou chérira la solitude en proportion exacte de la valeur de son propre moi. Car c’est là que le mesquin sent toute sa mesquinerie et le grand esprit toute sa grandeur ; bref, chacun s’y pèse à sa vraie valeur”

– “La misère matérielle est le premier tourment du peuple ; la misère spirituelle, l’ennui (c’est-à-dire l’impression de vide et de lassitude causée par le désoeuvrement), est celui des classes favorisées”

Schopenhauer et l’inconscient :

– “Les pensées nettement conscientes ne sont que la surface”

Schopenhauer et la politique :

– “L’Etat n’est que la muselière  dont le  but est de rendre inoffensive  la bête carnassière, l’homme, et de faire en sorte qu’il ait  l’aspect d’un herbivore”

Schopenhauer et l’histoire :

– “Ce que raconte l’histoire  n’est en fait que le long rêve, le songe lourd et confus de l’humanité”

Schopenhauer et la métaphysique :

– “La métaphysique est la cité des coucous, dans les nuages”

 

Pour aller plus loin :

Le Monde comme volonté et comme représentation

La philosophie de Schopenhauer

La morale de Schopenhauer


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6 Comments

  1. Ping : La morale de Schopenhauer
  2. Ping : Le Monde comme Volonté et comme Représentation (Schopenhauer)
  3. says: THONNARD

    Arthur Schopenhauer est un érudit qui séduit par sa pénétration d’esprit & son style brillant.

    Briseur d’illusions il ne faut le fréquenter que parcimonieusement & toujours le lire “cum grano

    salis” pour ne pas sombrer dans le désespoir …

  4. says: Emil C

    Non,pas des truismes,à l’heure du “bonheur forcé à la carte” et du malheur classé comme pathologie,c’est tout sauf des truismes

  5. says: pierre fouilloux

    croire que la vie est belle,croire que cette croyance est une obligation morale, civique même laisse chacun seul, désolé. Ce dont chacun à besoin ,c’est de la compassion , on souffre tous, mais gardons le sourire et disons ,comme les enfants, même pas mal ! Vive l’humour…

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